vendredi 28 mai 2010

Retour sur les 60 ans de l'OTAN

Photo : Point Fixe
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Sorti en mars 2010 et toujours disponible, le dernier numéro du magazine Point Fixe, édité par l'association éponyme, revient, entre autres événements de l'année aéronautique passée, sur le sommet de l'OTAN qui s'est déroulé en avril 2009 à Strasbourg et Kehl, à l'occasion du soixantième anniversaire de l'alliance Atlantique.
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L'article consacré au sommet s'intéresse au dispositif aérien mis en oeuvre pour sa préparation mais aussi sa protection. Pour une mise en bouche, cliquez ici, puis rendez-vous dans la présentation de Point Fixe Magazine n°8 / mars 2010, rubrique "Les 60 ans de l'OTAN".
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L'association Point Fixe, composée essentiellement de spotters, diffuse ses très belles photos d'avions par le biais de sa revue, très agréable à feuilleter et richement inllustrée.
Pour en avoir un aperçu, rendez-vous ici.
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Point Fixe Magazine n°8 / mars 2010
208 pages - environ 600 photos
39 €

jeudi 27 mai 2010

Chambley Planet'Air : inauguration imminente! (Actualisé)

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Alors que les travaux d'aménagement se poursuivent à un rythme soutenu sur l'ancienne base aérienne américaine de Chambley, désormais propriété du Conseil Régional de Lorraine, son président, Jean-Pierre Masseret vient d'annoncer que les "journées inaugurales" se tiendront les 3 et 4 juillet prochains. Un meeting et même prévu pour le dimanche 4. La patrouille Breitling serait de la partie. Plus d'infos sur le détail de ces deux journées ici.
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Boosté par l'implantation sur le site de la firme GECI Aviation, qui entreprend la construction d'un nouvel avion, le SK105 Skylander (22 avions sont déjà commandés), le projet Chambley Planet'Air initié par le Conseil Régional de Lorraine s'étoffe peu à peu, nous apprend pour sa part le Républicain Lorrain, ici et . Ainsi, deux nouvelles sociétés de construction aéronautique auraient manifesté leur intérêt pour une implantation sur le site de Chambley.
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Les travaux de construction et de reconversion, notamment de la tour de contrôle, vont bon train également. Ce "monument central" de l'ancienne base aérienne n'aura pourtant d'intérêt qu'à l'occasion de manifestations aéronautiques particulières, car l'utilisation de l'aérodrome, réouvert à la circulation aérienne publique (CAP) depuis l'été 2009, est régie par l'auto-information (123.5 MHz). Une fréquence dédiée pourrait cependant être mise en place d'ici la fin de l'année 2010.
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Quoi qu'il en soit, la longueur de piste utilisable, qui avait été méchamment amputée à l'occasion de la réouverture en juillet 2009 (1200 m) repassera à 2400 m (standard OTAN) d'ici la fin 2010 également. Une bonne nouvelle, dans la perspective de meetings et manifestations aériennes : la base pourra donc de nouveau accueillir des jets civils ou militaires.
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Enfin, et puisqu'il est question de développer à Chambley un pôle aérien industriel et de loisir, précisons dès à présent que le club ULM local se verra rejoindre, dans des locaux flambants neufs, par l'aéroclub (avion) de Metz, forcé de quitter Frescaty sans doute fin 2011, quand la BA 128 fermera ses portes. Reste à savoir quel nom prendra le club des Ailes Mosellanes, Chambley étant situé en Meurthe-et-Moselle (54)... Mais celà est une autre histoire!
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mercredi 26 mai 2010

La Lorraine militaire à l'honneur

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Ce week-end, samedi 29 et dimanche 30 mai, le Comité d'Histoire Régionale (CHR) de Lorraine organise deux journées d'études et de rencontres consacrées à l'histoire de cette région. Pour cette cinquième édition des Journées d'Histoire Régionale, la thématique retenue est : "la Lorraine militaire".
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Cet axe d'études, sans restrictions d'époque, est l'occasion de revenir sur l'implantation de bases aériennes de l'OTAN en Lorraine. En effet, l'association Aéro Marguerite y tiendra un stand-exposition visant à faire (re)découvrir le dispositif aérien de l'Alliance Atlantique qui y fut déployé au cours des années cinquante et soixante.
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Plans et photos d'époque permettront de s'immerger dans l'ambiance américaine des bases d'Etain, Toul et Chambley entre autres. Quant à la manifestation dans son ensemble, elle comprendra des conférences, des animations, ainsi que des expositions de matériels et véhicules militaires.
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A l'heure où de nombreuse garnisons s'apprêtent à quitter le territoire lorrain à court ou moyen terme du fait de la restructuration entamée voilà deux ans, cet évènement rappelant le riche passé militaire de la région semble faire office de baroud d'honneur.
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La manifstation se tiendra au lycée Louis Vincent (plan d'accès ci-dessous) en accès libre, de 14 heures à 18 heures le samedi, et de 10 heures à 18 heures le dimanche.
Pour en savoir plus, rendez-vous ici, ou contactez le 03.87.31.81.45.


lundi 17 mai 2010

Qui aura la plus grande...

L'ancienne base américaine de Dreux (vue ici en 2004) pourrait se voir
partiellement transformée, dès 2012, en centrale photovoltaïque
© Fabrice Loubette
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... centrale photovoltaïque implantée sur une ancienne base aérienne OTAN?
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C'est la question que l'on peut se poser à la lecture de cet article de la République du Centre daté du 12 mai dernier.
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Ce journal présente le projet drouais de 90 à 100 mégawatts installé sur 200 à 242 hectares de l'ancienne base de Dreux-Crucey-Louvilliers comme une des deux (futures) plus puissantes centrales françaises, "avec une autre centrale projetée à La Barben, dans les Bouches-du-Rhône".
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Or, comme évoqué ici début mars 2010, la base de Toul-Rosières devrait quant à elle accueillir, à partir de 2012, une centrale photovoltaïque de 400 hectares générant une puissance de 143 mégawatts ; ce qui semble donc donner tort au journaliste de la République du Centre.
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D'autre part, la base aérienne de Dreux, bien que désaffectée en apparence, accueille régulièrement des manoeuvres et des exercices des unités de l'armée de l'air stationnées à Evreux et Orléans, ainsi et surtout que le radar transhorizon Nostradamus de l'ONERA. D'ici à ce que l'on découvre que les panneaux solaires génèrent des interférences avec les ondes électromagnétiques du radar, attendons de voir comment évolue la concrétisation de ce projet de centrale photoélectrique...
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Vue aérienne de l'étoile à trois bras du radar Nostradamus, implanté sur
une ancienne marguerite de la base de Dreux.
Photo : Géoportail.

Depuis quelques mois, on assiste à une quasi-surenchère dans les projets de centrales photovoltaïques, perçus par les collectivités locales jouxtant des bases désaffectées comme des opportunités à ne pas manquer pour recycler les vastes friches aéronautiques du ministère de la défense, tout en dégageant une certaine rentabilité. L'avenir proche nous dira si cette stratégie est si rentable et si intéressante que l'enthousiasme actuel des élus locaux veut bien nous le faire croire...
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mardi 11 mai 2010

Chronique des années cinquante dans l'Indre

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C'est non sans une certaine curiosité que j'ai entrepris la lecture de Chronique des années cinquante dans l'Indre - Les Américains à Châteauroux-Déols, le dernier livre de Jean-Pierre Muller. En effet, si les études historiques sur la présence alliée en France pendant la guerre froide se multiplient depuis quelques années, la publication d'un roman sur ce sujet est, à ma connaissance, inédite*.
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J'étais donc impatient de découvrir de quelle manière l'auteur avait traité ce sujet et ce cadre, bien réels, dans un roman de fiction.
En effet,
malgré le soin généralement apporté à leur écriture et/ou à leur réalisation, je trouve que les docu-fictions laissent souvent au lecteur/spectateur un sentiment d'incertitude ou de doute quant à la véracité des faits énoncés, ne sachant pas toujours de quel côté de la fiction ou de la réalité se situe l'histoire, ou en tous cas certains de ses détails.
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Force est de constater qu'à cet exercice, Jean-Pierre Muller s'en sort tout à fait honorablement en proposant une approche originale de l'histoire américaine de Châteauroux. J'ai en effet été assez agréablement surpris par ce livre qui, plutôt que de seulement évoquer le choc des cultures française et américaine, le fait toucher du doigt au lecteur. De plus, les anecdotes et faits divers réels distillés au cours du récit sont assez détaillés pour qu'un lecteur, même s'il ne connaît pas l'histoire ni la région de Châteauroux (c'est mon cas), puisse faire la part des choses et distinguer le vraissemblable du vrai.
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Au cours des soixante premières pages (approximativement un tiers du livre), contre toute attente, il n'est en rien question de la présence américaine à Châteauroux. Jean Pierre Muller nous plonge dans le quotidien d'une famille d'agriculteurs, les Fromentin.
Vendanges, travail de la terre, tracas liés aux maladies décimant les cultures... L'immersion du lecteur est progressive, aidée en celà par l'utilisation régulière du patois berrichon dans le texte. De même, l'auteur ne manque pas d'évoquer les croyances et superstitions de la population rurale du Berry, traditionnellement terre de sorcellerie.
Si ces procédés ne facilitent pas forcément la lecture, ils participent en tous cas à l'imprégnation de la culture paysanne chez le lecteur, et a une meilleure appréhension du choc culturel qui s'ensuivra.
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Avec une certaine habileté, l'auteur aborde ensuite l'éventualité de l'installation de l'armée américaine dans la région par l'intermédiaire de rumeurs colportées par la population locale. Ces "on dit", sont alors plus ou moins déformés, à la manière dont, on l'imagine, les nouvelles se sont effectivement répandues à Châteauroux au début des années cinquante. Là encore, ce procédé parvient presque à faire oublier la suite rélle, connue pourtant, tant elle fait désormais partie de l'histoire castelroussine, en suspendant le lecteur aux hypothèses et aux rumeurs de la cité.
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Après la période de doute et d'incrédulité, s'ensuit alors la période de questionnement et d'inquiétude : pourquoi cette nouvelle occupation en temps de paix? Pourquoi Châteauroux? Quid des menaces induites par cette base américaine? Menaces militaires en cas de conflit, certes, mais également menaces civiles au quotidien, dans une ville où débarquent les grosses voitures américaines, fascinant d'un côté, mais représentant un danger routier de l'autre ; climat d'insécurité dans les rues où les bagarres se multiplient, où les mères tremblent pour leurs filles, où la prostitution est une réalité tangible...
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Si tous ces aspects avérés de la présence américaine en France et, en l'occurrence, à Châteauroux, ont déjà pu être évoqués dans d'autres travaux, j'ai personnellement eu, pour la première fois, l'impression de "vivre" cette cohabitation, ce choc des cultures grâce aux nombreux exemples détaillés de scènes quotidiennes. Face à un parti communiste nombreux et actif, les Américains, envoyés en France pour protéger le pays du risque de domination soviétique, ne comprennent pas l'accueil qui leur est réservé lorsqu'il retrouvent systématiquement leurs voitures avec les pneus crevés, du sucre dans le réservoir d'essence, sans parler des inscriptios US go home fleurissant sur tous les murs de la ville.
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Bien entendu, outre une certaine incompréhension réciproque, Chronique des années cinquante dans l'Indre ne manque pas d'évoquer le pouvoir de séduction de ces Américains et de leur mode de vie : le Coca Cola ou le tabac blond qu'on consomme sans forcémment les apprécier, afin d'être à la mode ; le whisky et le bourbon, mais aussi l'arrivée du twist et du rock'n roll dans un pays de bourrées et de polkas...
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L'exemple des mariages franco-américains vient enfin clôturer le livre en mettant en avant l'évolution progressive des mentalités, la fascination de l'American way of life, même chez certains sympathisants communistes, bien forcés de constater que les Américains ne sont pas tous, ni autant méprisables que le Parti voudrait le faire croire.
On peut, à ce stade, relever une petite incohérence de la part de l'auteur dans le profil d'un de ses personnages, ou plutôt une trop grande intervention de sa part, dans la bouche du patriarche qui, à certains moments de l'histoire, ne peut aligner deux phrases sans employer le patois berrichon, et qui, à d'autres reprises, est capable de débattre de grandes idées telles que la doctrine communiste ou l'impérialisme américain, dans un français irréprochable et soutenu .
Ce n'est pourtant là qu'un détail et, force est de constater que le pari relevé par l'auteur en proposant ce roman réaliste est gagné.
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Pour les passionnés et/ou les nostalgique de l'époque américaine, précisons qu'en dehors de deux photos (en première et quatrième de couverture), le livre ne contient aucune autre illustration. Les lecteurs désireux d'en apprendre davantage sur la base de Châteauroux et son histoire pourront compléter la lecture de Chronique des années cinquante dans l'Indre par celle de l'étude historique de Didier Dubant parue en 2008 chez le même éditeur, intitulée Base américaine de Châteauroux-Déols, 1951-1968.
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Fabrice Loubette
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Chronique des Années cinquante dans l'Indre - Les Américains à Châteauroux
par Jean-Pierre Muller
préface de Didier Dubant
ISBN/EAN : 9782813801517
22,00 € , 192 pages , 165 x 235 mm
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* si toutefois l'on excepte Le Mercenaire, de Pierre Fisson, écrit et publié en 1954, c'est à dire à une période contemporaine de la présence otanienne en France.

Journées américaines à Châteauroux (Actualisé)

Dernières portes ouvertes à Déols en 1966.
Photo : La Nouvelle République.
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Comme je vous en faisais part ici dès février dernier, trois journées de commémoration franco-américaine sont prévues à Châteauroux le mois prochain, à l'occasion du retour d'une délégation d'Américains, composée d'anciens militaires de l'US Air Force en Europe, mais aussi et surtout de leurs enfants, anciens élèves de la Châteauroux American High School de la Martinerie.
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Ainsi, les 18, 19 et 20 juin 2010, la rétrospective de la présence américaine prendra plusieurs formes :
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- Salle Barbillat-Touraine : une exposition à l'initiative d'Yves Bardet rappellera les quinze années de présence américaine à Déols et la Martinerie. De nombreux objets et documents liés à cette époque seront soumis à l'attention des visiteurs, ainsi qu'une sélection de films 'portes ouvertes à la base, scènes de vie quotidienne, départ en 1967...)
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- Parking du boulodrome : reconstitution d'un camp américain à l'aide de tentes et de véhicules d'époque.
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- Rond-point Porte de Paris, entre Châteauroux et Déols : Inauguration, le dimanche 20 juin, d'une statue (la Flamme de l'Amitié) offerte à la ville par un mécène privé, ancien élève de l'American High School de Châteauroux, en souvenir de l'amitié franco-américaine née de la cohabitation liée à la base de l'US Air Force.
L'après-midi à Belle-Isle sera réservé à la rencontre et aux échanges entre Américains et Français qui seraient curieux de (re)nouer des rapports et d'évoquer la base américaine et les nombreux souvenirs associés.
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Gageons que cet évènement, en véritable "étincelle", ne manquera pas de raviver le souvenir encore vif de la présence américaine dans l'Indre.

lundi 3 mai 2010

BA 112 : l'Intégrale

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Alors que sa fermeture (prévue pour 2011) approche à grands pas, la Base Aérienne 112 de Reims (51) est, une nouvelle fois, l'objet d'un livre retraçant son histoire, longue d'un siècle : La BA 112 de Reims, Histoire d'une grande base aérienne vient de paraître aujourd'hui, chez Marine éditions.
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Cinq ans après la parution de son précédent ouvrage La Base Aérienne 112, Entre ciel et terre, dont le succès mérité avait engendré un rapide épuisement des stocks, Frédéric Lafarge, chargé de communication et administrateur du musée de la BA 112, réitère la démarche de publier l'historique de "sa" base, en guise de baroud d'honneur.
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Et comme par le passé, avec Franck Poidevin, cet historien passionné opère à nouveau en binôme : cette fois c'est Jean-Pierre Calka, ancien contrôleur aérien militaire qui cosigne ce nouvel ouvrage.
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De la grande semaine d'aviation de Champagne en 1909, premier meeting aérien international, jusqu'à nos jours, avec le regroupement de l'ensemble des derniers Mirage F1 encore en service dans l'Armée de l'Air, ce livre retrace une importante page de l'histoire aéronautique du Nord-Est de la France. Un aperçu des premières pages est disponible ici.
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La base aérienne de Reims, dépourvue des "marguerites" de dispersion caractéristiques des bases aériennes OTAN, n'a pas davantage été occupée par les aviations alliées de la France pendant la guerre froide. Son historique est pourtant très lié à l'alliance Atlantique, puisque c'est à Reims que furent livrés les premiers jets américains à l'Armée de l'Air, dans le cadre du Programme d'Aide Militaire pour la Défense Mutuelle (PAM).
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Ainsi, six ans après y avoir signé un premier armistice mettant fin à la Seconde Guerre mondiale en 1945, Eisenhower revient à Reims en tant que SACEUR (Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe) en 1951 pour présider la cérémonie de remise à la France de F-84 Thunderjet devant équiper la 3e Escadre de Chasse.
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La guerre froide imposant un rythme soutenu de renouvellement des matériels, quelques années plus tard, en 1955, c'est à Reims encore qu'arrivent les premier F-84F Thunderstreak, en présence de l'ambassadeur américain en France.
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Reims, 4 novembre 1955 : Douglas Dillon, ambassadeur américain en France,
préside la cérémonie de remise à l'Armée de l'Air de F-84F "Thunderstreak",
dans le cadre du PAM. © NARA
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F-84F de la "3", à Reims, à la fin des années cinquante. © LIFE

Maintenance de F-84F à Reims. © LIFE

.Maintenance de moteurs de F-84F à Reims. © LIFE

Encore un succès prévisible pour cet opus à ne pas laisser passer, une fois encore, il risque de ne pas y en avoir pour tout le monde!

La BA 112, Histoire d'une grande Base Aérienne
Marines Éditions,
280 p., reliure cartonnée,
210 x 290 mm,
450 photos
40 €

Pour commander, cliquez ici. Et en attendant de recevoir votre exemplaire, pour renouer avec l'histoire de la BA 112, vous pouvez toujours vous rendre ici.
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