mercredi 26 août 2015

Niergnies fait son show!



Comme en 2011, l'ancienne base OTAN de Cambrai-Niergnies accueillera un grand meeting aérien le dimanche 6 septembre prochain.
Organisé par l'aéroclub "Les ailes de Cambrai", ce meeting sera, entre autres, l'occasion de célébrer les 80 ans de l'aérodrome.

L'accès au parking vous coûtera de 15 (pré-ventes) à 20 euros par véhicule, l'accès aux aires d'exposition étant ensuite gratuit. Une bonne occasion pour co-voiturer et ainsi rendre très abordable l'accès à ce spectacle.

Quelques changements sont intervenus depuis 2011 cependant, le plus notable étant la fermeture de la BA103 de Cambrai- Epinoy voisine, où étaient précédemment stationnés les jets militaires au programme, ceux-ci ne pouvant pas se poser à Niergnies. Ces appareils ne seront donc a priori visibles que le temps de leur présentation en vol, faisant une incursion dans le ciel du Cambrésis pour quelques minutes de démonstration seulement. En revanche de nombreux autres appareils à hélice seront, eux, en exposition statique pour compléter le tableau. Pour les informations relatives au plateau et aux présentations en vol, rendez-vous sur le site du meeting.

vendredi 21 août 2015

Jet & Prop N° 2/13, mars-avril 2013 : Les Republic RF-84F Thunderflash de l’USAFE en Allemagne.


Par Kai Focke et Gerhard Moroff

TEXTE EN ALLEMAND 

Co-signé par Gerhard Moroff, un des meilleurs spécialistes allemands de l’histoire de l’US Air Force en Europe (USAFE), cet article richement illustré de 7 pages revient sur la carrière des RF-84F de l’USAFE en France et en Allemagne au milieu des années cinquante. 

Depuis la livraison des premiers exemplaires (d’abord convoyés par bateaux jusqu’à Marseille et remis en état de vol par la SNCASE à Marignane, puis enfin directement acheminés en vol depuis les Etats-Unis au cours de missions transatlantiques), jusqu’à son retrait du service au profit d’autres forces aériennes de l’OTAN, les auteurs retracent la courte vie opérationnelles des Thunderflash des 10th et 66th Tactical Reconnaissance Wings. 

Déboires de jeunesses et accidents, campagnes de tir - le Thunderflash était équipé de 4 mitrailleuses de 12,7 mm - et exercices de reconnaissance ou de ravitaillement en vol jalonnent les pages de cet article instructif pour un public germanophone. Au départ des bases de Spangdahlem et Sembach, puis de Phalsbourg et de Laon, les « péripéties » des RF-84F américains en Europe sont mises en lumière grâce à de belles photos, dont de nombreuses en couleur. 

En fin d’article, un tableau recense les différents crashes de Thunderflash aux couleurs US qui ont eu lieu en Europe (date, n° de série, unité, nature de l’accident et lieu), jusqu’au remplacement de cet appareil au sein de l’USAFE par le RF-101C Voodoo.

Jet & Prop N° 1/14, janvier-février 2014 : One-O-Wonder, les Voodoo à Ramstein



Par Kai Focke et Gerhard Moroff

TEXTE EN ALLEMAND

Suite logique de leur article commun sur les RF-84F de l’USAFE en Europe (cf. Jet & Prop N° 2/13, mars-avril 2013), les auteurs mettent cette fois en lumière le successeur du Thunderflash au sein des unités de reconnaissance tactiques : le RF-101C Voodoo.

Bien qu’orienté autour de la présence des Voodoo à Ramstein, cet article de 8 pages en allemand retrace l’historique de l’appareil : d’abord une brève génèse du projet est relatée avant d’en arriver aux débuts opérationnels de l’appareil, à Shaw Air Force Base en Caroline du Nord, puis sur les bases américaines d’Europe dédiées à la « reco » : Phalsbourg, Sembach, Laon, Toul et enfin Ramstein.

Richement illustré, comprenant de belles photos couleurs inédites, cet article relate également la double mission des Voodoo du 38th TRS, puisque c’est cet escadron qui fut basé à Ramstein : reco et strike nucléaire. L’appareil, bien que conçu pour la reconnaissance stratégique, pouvait en effet emporter une bombe de type Mk 28 ou Mk 43. Par conséquent la vie de l’unité fut rythmée par les compétitions de « reco » Royal Flush d’une part, mais aussi par les entraînements au bombardement réalisés depuis la base américaine de Wheelus, en Libye. Dans une moindre mesure, l’unité prit part également à la compétition William Tell organisée à Nellis AFB, dans le Nevada.

Un important chapitre de cet article est bien entendu consacré à l’incident diplomatique de Pierrelatte, lorsqu’un Voodoo de Ramstein effectua des photos aériennes du complexe nucléaire français installé dans la vallée du Rhône. Le règne du Voodoo en Europe est dépeint jusqu’à l’arrivée des premiers RF-4C Phantom devant leur succéder, depuis les bases de Toul et Alconbury (Angleterre), avant le grand chambardement de 1966-67 lors du retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN.

Air Action n° 26 avril 1991: Le 26th TRW de TRAB à ZAB



C’est un article de quatorze pages (dont le poster central) que Jean-Michel Guhl consacrait au séjour en Europe des RF-4C Phantom du 26th Tactical Reconnaissance Wing de l’US Air Force, à l’occasion de leur départ définitif de Zweibrücken Air Base (ZAB) au printemps 1991. 
Empreint d’une forte dose de nostalgie, cet historique revient d’abord sur l’arrivée en Europe des premiers Phantom « reco », à Toul-Rosières Air Base (TRAB) au milieu des années soixante. 
De 1965 à 1991, soit 26 années de présence en Europe pour le 26th TRW… 
L’auteur re-situe le contexte en dressant un panorama des unités de reco US en Europe avant l’arrivée des Phantom.

A cette époque, la base de Toul vivait déjà à l’heure de la reco, mais sur RB-66 Destroyer. Ses deux escadrons furent déplacés à Chambley au milieu des années soixante pour laisser la place aux nouveaux venus. Quant aux escadrons du 66th TRW, autre unité reco emblématique de l’US Air Fore en France, ils étaient alors déjà répartis sur d’autres bases, certains étant en cours de transformation en vue de leur réaffectation à d’autres escadres dans le grand mercato des restructurations opérationnelles, sur fond de guerre du Vietnam. Ainsi, les pilotes du 32nd TRS qui évoluaient jusqu’alors sur RF-101C Voodoo au départ de Laon-Couvron furent donc transformés sur RF-4C à Shaw AFB, grande base US alors spécialisée dans la reconnaissance, pour être redéployés à Toul… A ses côtés, les 22nd et 38th TRS complétèrent l’unité pour lui donner son format nominal à trois escadrons.

Avec le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN et le départ de l’Hexagone des unités alliées, les Phantom de Toul prirent le chemin de l’Allemagne, après moins d’un an passé en Lorraine. C’est d’abord vers Ramstein que s’exile le 26th TRW. Il y restera près de sept ans, avant de déménager à nouveau début 1973 vers Zweibrücken, ancienne base canadienne évacuée par les CF-104 canadiens en 1969.

En 1991, c’est l’évacuation définitive des derniers RF-4C qui repartent vers l’Amérique, laissant une base déserte derrière eux. Cet historique du 26th TRW a le mérite d’être assez clair (les mouvements et changements de dénominations d’unités de la reco US à cette époque n’étant pas toujours simples à suivre) et plutôt bien illustré. Si la majorité des photos montrent les trois derniers Phantom du 38th TRS à l’occasion de leur départ d’Allemagne, quelques photos d’archives de RF-101, ou même de la base de Zweibrücken elle-même, complètent agréablement ce reportage qui ne manquera pas de raviver des souvenirs et une sérieuse nostalgie chez tous les fanas du Phantom.

jeudi 20 août 2015

Le pont des flâneurs



Rien dans ce titre - ni dans ce sous-titre - ne laisse imaginer un lien avec les aviations de l’OTAN en France. Ce n’est que la 4e de couverture évoquant cette « Chronique des années cinquante dans une ville de province, près d’une base américaine » qui, recoupée avec la photo de première de couverture illustrant le viaduc ferroviaire de Chaumont  - le fameux « pont des flâneurs » - laisse présager qu’il peut être question de l’ancienne base aérienne de Chaumont-Semoutiers au fil des pages de ce livre.

Dès les premiers chapitres, il apparaît nécessaire de s’accrocher pour envisager « d’avaler » les 324 pages de cet ouvrage. Si le fonds est à coup sûr digne d’intérêt (la percée du rock’n roll en France dans les années 50-60), la forme est assez décourageante. En effet, le style de l’auteur ne facilite pas l’entrée dans l’histoire : phrases saccadées, groupées en de courts paragraphes, sautant parfois du coq à l’âne, au moins en apparence, avec une ponctuation des plus minimaliste… Or, comme une bonne partie du récit consiste à rapporter des témoignages et des phrases de tierces personnes, l’absence de guillemets et de ponctuation (points d’exclamation et même d’interrogation) dissout le propos et noie le lecteur. D’autant que, dans ce récit autobiographique, l’auteur parle souvent de lui à la 3e personne du singulier, ce qui pousse souvent le lecteur à se demander de qui il est question dans le paragraphe qu’il est en train de lire. Et les paragraphes sont nombreux (au moins trois par page!). 

L’auteur témoigne de l’importance salvatrice qu’a prise le rock’n roll dans sa vie d’orphelin pauvre, qui sans ça aurait pu mal tourner. Le rock fut la planche de salut, la branche à laquelle il se raccrocha. Cet ouvrage, apparente tentative de « thérapie éditoriale », est construit comme une succession de souvenirs, régulièrement jalonnée de paragraphes en italique figurant des interventions du défunt père de l’auteur, réagissant à la lecture du livre de son fils. Si le procédé est intéressant à explorer, il est cependant toujours délicat de faire parler les morts. En outre à de nombreuses reprises, l’italique a été omis pour les paragraphes paternels lors de la mise en page, ce qui perturbe encore davantage la lecture. Dès la page 22, le « père » donne le ton de ses interventions qui resteront à peu près sur le même mode tout le long du livre : « tu en rajoutes (…) tu rebutes un peu le lecteur éventuel ». A de nombreuses reprises, par la « voix » de son père, Gérard Pernelle laisse à penser que sa prose ne vaut pas la peine d’être lue. A force, il finit par en convaincre le lecteur… Ce père absent apparaît souvent rabaissant dans ses « interventions » insufflées par son fils, à tel point que ce livre apparaît vraiment comme une volonté de l’auteur de prouver quelque chose, de prendre une revanche, ce qui est assez pesant au cours de la lecture.

Concernant la base américaine, puisque c’est la raison pour laquelle ce livre figure dans notre bibliographie de Chaumont-Semoutiers, force est de constater que le lecteur n’apprendra pas grand chose. Les quelques évocations disséminées au fil du livre relatent les expéditions officieuses à travers bois, les jeudis après-midis, pour voir les avions, et les incursions sur les alvéoles, par delà les barbelés, entre deux patrouilles de MP, pour les toucher. Il convient pourtant de prendre du recul par rapport aux souvenirs de l’auteur, souvent très inexacts. Par exemple, le F-100 (également orthographié F Cent !) est évoqué dès 1951, bien avant son arrivée en Haute-Marne. De même, l’auteur fait référence aux « Dakota double queue », comprenez les C82 Packett ou C-119 Boxcar… rien à voir avec les bons vieux Dak

L’intérêt principal de l’auteur pour la base américaine se matérialisait dans les disques vinyle récupérés dans les poubelles du PX, en attendant de disposer, un jour peut-être, du tourne-disque pour les écouter. Tout n’est pas à jeter pour autant, tant qu’on s’éloigne des détails relatifs à la base aérienne. Ainsi, Gérard Pernelle propose un intéressant retour sur l’histoire de la guitare dans le folk, le blues et la country avant d’en arriver au rock. De même, l’historique sommaire du golf Drouot, à Paris, est intéressante pour celles et ceux qui n’ont pas connu cette époque, et l’influence qu’avait cette scène, véritable tremplin rock,  dans le monde musical français des 60’s.

Gérard Pernelle s’étant apparemment beaucoup investi et illustré dans le monde des bourses et foires aux disques, il présente, au fil des pages de nombreux portraits de collectionneurs de disques, parmi ses amis plus ou moins proches, et qui s’avèrent assez ennuyeux et répétitifs. L’auteur s’applique, par son style, à diffuser une atmosphère générale jalonnée de descriptions de moments fugaces, mais peine à embarquer son lecteur dans un réel flot narratif. De nombreux jeux de mots faciles alourdissent des phrases déjà tortueuses sans rien apporter au propos. 


Ce livre a davantage d’intérêt pour essayer de (re)vivre l’ambiance des villes de garnisons US en France au début des années cinquante que pour vraiment découvrir des aspects de la base américaine de Chaumont qui, si elle est présente, reste très anecdotique dans ce livre. Il convient de constater que le sous-titre de cet ouvrage (L’émotion du rock’n roll) aurait dû être le titre principal tant c’est le propos essentiel de ces 324 pages. Un lecteur de la même génération que l’auteur, ayant connu les mêmes émois musicaux sensiblement à la même époque trouvera peut-être du plaisir à parcourir ces pages. Pour les autres, si vous ne possédez pas cet ouvrage, consolez-vous, vous ne manquez pas un grand moment de lecture.

4e de couverture du Pont des flâneurs, de Gérard Pernelle.

lundi 17 août 2015

Flop à l'Ouest

Epave d'un RF-84F de l'USAFE.
Photo : Al Christensen


Nous y voilà, l’heure du bilan a sonné : force est de constater que ma campagne de financement participatif lancée il y a deux mois est un échec.
Je n’ai manifestement pas su vous convaincre de l’intérêt de mon sujet, ou de ma capacité à le réaliser. Mon projet de documentaire s'est crashé, avant même d'avoir décollé.
Ces 60 jours n'auront permis de rassembler "que" 2120 euros, soit 18% de l'objectif, grâce à 41 financeurs que je tiens à remercier très chaleureusement. Merci de m'avoir fait confiance, merci pour votre amitié, merci pour votre geste et vos encouragements. Ce fut en tout cas une expérience instructive et au moins, j'aurai essayé...

Certains me diront « 60 jours c’était trop court ». Je leur répondrai que des projets de financement, même plus conséquents, aboutissent pourtant dans ce même laps de temps. En outre, c'était la durée maximale de collecte permise par le site. Enfin, contribuer par un paiement en ligne ne prend que deux minutes… 
Bien sûr j’ai certainement mal géré certains aspects de communication, notamment dans la presse spécialisée… C’est qu’avec les dates de bouclage, il aurait fallu prévenir les rédactions bien avant la mise en ligne du projet pour faire du teasing… Pensez-vous qu’elles auraient rédigé des papiers sur un projet même pas en ligne, et pas encore visible? Pour cette approche, effectivement, un mois de plus n’aurait pas été du luxe, mais, vu la marche (le palier!) qu’il restait à franchir pour atteindre l’objectif, pas sûr que ça ait changé grand chose…

D’autres tenteront d’arguer que la période estivale n’était pas des plus favorable pour ce genre de démarche. C’est sans doute vrai, mais y’a-t-il réellement des périodes favorables? Entre les tiers provisionnels des impôts, la taxe d’habitation, les réservations pour les vacances, le début des soldes ou les fêtes des fin d’année… les "fenêtres de tir" sont rares, et les fins de mois arrivent tôt chez tout le monde, enfin, je pense…
J’avais assez rongé mon frein depuis plusieurs années dans l’objectif de faire ce documentaire. C’est pourquoi j’ai tenu à lancer la campagne dès le montage de mon clip de présentation achevé. Le temps joue contre nous tous, mais, dans le cadre de ce projet, c’était d’autant plus flagrant en ce qui concerne les personnes que je souhaitais interviewer. En plus, démarrer le 18 juin avait une valeur symbolique pour un documentaire à vocation historique et patrimoniale… 
Le décès de James Salter*, dès le lendemain, était il un signe, un mauvais présage? Je n’en sais rien, je ne suis pas superstitieux.

Enfin, bref, qui dit « pas de financement » dit « pas de documentaire », et qui dit « pas de documentaire » dit également, fatalement, « pas de générique où faire figurer le nom des généreux donateurs qui ont eu foi en moi, à qui mon sujet a plu, ou qui tout simplement ont tenu à m’apporter leur soutien et leurs encouragements ». A défaut de générique, je tiens donc à faire figurer leur nom sur ce blog.


Je souhaite remercier pour leur soutien financier et leurs encouragements dans la réalisation de mon projet de documentaire:

Pierre-Jean Back
Luc Bocquet
Frédy Bornert
Gérard Catillon 
Julien Couasnon
Albert Christensen
Yvon Crosa
Bernard Croza
Raymond Decker
Catherine Delahaye
Bill Dillard
Robert Fyne
Paul Gadan
Pascal Goergen
Jean-Pierre Hoehn
Jack Jakubic
Jean-Jacques Jeandel
Jean-Pierre Julien
Jacques Kunzler
Vincent L’Homer
Yves Laurençot
Pierre Lépine
Jean-Christophe Lion
Elodie de Mondenard
Gerhard Moroff
Sébastien Muller
Patrick Pallot
Hugues Pézerat
Alice Philippon
Marc Rancourt
André et Chantal Regnier
Diego Ruiz-Palmer
Jean-Philippe Saint-Pol
Bernard Servieres
François Siegel
Donald Smith
Jean Spaite
Christiane Titre
Thomas Troestler
Gilbert Untersinger
Jérôme Wilhélem

Chaque contribution sera restituée sur votre compte personnel KissKissBankBank d'ici quelques jours. Charge à vous, via votre compte KKBB, de demander le virement sur votre compte bancaire, à moins que vous ne vouliez réinvestir votre mise dans un autre projet**.



Merci pour leur relais médiatique à :

François Siegel
Michel Bitzer
Anne-Laure Naymark
Damien Colombo
Philippe Ballarini



Merci à :

Pauline Ramos-Ibanez
Philippe Buron-Pilâtre
Christian Théobald 

pour leur aide dans la réalisation du clip de présentation.


* Ecrivain américain et ancien pilote de chasse jadis basé à Bitburg et Chaumont.

**  Bien sûr vous restez libre de l'utilisation de votre mise qui vous est propre, restituée sur votre espace personnel KissKissBankBank. Toutefois, vous pouvez choisir de la réinvestir dans un autre projet ayant plus de chances d'aboutir. A titre indicatif, je vous signale ce projet que je trouve sympathique, en plus, ça se passe à Nancy :
- La nuit américaine, pour recréer un drive-in éphémère à Nancy.

samedi 15 août 2015

Voltige et patrimoine à Châteauroux


L'aéroport de Châteauroux-Déols (36) va accueillir à partir de jeudi prochain (20 août) le championnat du monde voltige aérienne! Cette grande manifestation sportive proposera du grand spectacle, et des démonstrations de haut vol! Pour découvrir le programme et les modalités d'accès, rendez-vous sur le site officiel de l'évènement!

Ces dix jours de compétition internationale seront en outre clôturés par un meeting aérien en présence de la Patrouille de France, le dimanche 29 août.


Cette grande manifestation populaire sera l'occasion de se rappeler que l'aéroport de Châteauroux-Déols n'est autre qu'une ancienne base américaine de l'OTAN. Au cours des années 50 et 60, Châteauroux fut en effet le centre logistique principal de toute l'US Air Force en Europe, employant sur place des milliers de GI's, mais aussi des milliers d'employés civils. Cette époque laisse encore aujourd'hui des souvenirs bien vifs et encore très présents dans les mémoires.


Pour faire revivre ce passé glorieux, le temps d'une journée, l'association Aéro Marguerite, portée par Yvon Crosa, vous présentera son exposition "Les grandes marguerites", évocatrice du passé des bases américaines et canadiennes en France, complétée d'un volet consacré tout spécialement à l'histoire de la base de Châteauroux qui, prononcé à l'américaine, (re)devient "Chateauwoo".

L'exposition aura lieu le dimanche 29 août de 9h à 18h au sein du meeting aérien. Yvon Crosa attend votre visite et répondra avec passion à vos éventuelles questions sur le sujet!



vendredi 14 août 2015

La Rochelle à l'heure américaine 1950 - 1964


Véritable tête de pont du dispositif américain en Europe pendant la guerre froide, La Rochelle accueillit un des plus importants contingents américains en France au début des années cinquante. La ville, forte de son port en eau profonde (La Pallice) épargné par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et doté d’un môle d’escale, était en effet une place stratégique. Environnée de plages propices à des débarquements qui n’auraient pas manqué d’avoir lieu en cas de guerre entre l’OTAN et les pays du Pacte de Varsovie, La Rochelle devient, dès la fin de 1950 la principale porte d’entrée logistique de l’US Army en Europe. Cet épisode méconnu méritait bien un ouvrage, et on peut saluer l’initiative et le travail des trois auteurs qui furent directement concernés par la présence américaine en Charente.

La ligne de communication US (voie ferrée, pipe-line, dépôts..) mise en place au terme de la Seconde Guerre mondiale et qui partait de Bremerhaven (port allemand sur la mer du Nord) pour ravitailler la zone d’occupation américaine en Allemagne (Sud de la RFA) fut jugée trop vulnérable par les autorités américaines au début des années cinquante. Les tensions se multipliant entre la Russie et les Etats-Unis, il apparut flagrant que cette ligne de communication était bien trop proche de l’Allemagne de l’Est, occupée par l’armée rouge, et qu’elle risquait de rapidement tomber aux mains de l’ennemi en cas de conflit. Il fallait donc un moyen plus sûr de ravitailler les troupes et bases aériennes américaines implantées dans le Sud-Ouest de l’Allemagne.
La France, alliée historique des Etats-Unis, membre de l’OTAN et dotée de nombreux ports ouverts sur la façade Atlantique était toute désignée pour accueillir cette nouvelle ligne de communication.

Avec cet ouvrage centré sur la Rochelle et ses environs, les trois auteurs mettent en lumière l’importance de la ville et des dépôts environnants dans l’établissement de cette ligne de communication. 
Différentes implantations rochelaises et environnantes sont présentées au lecteur : la caserne Aufrédy, en centre ville, abrita notamment le quartier général de la Base Section de l’US Army in Europe Communication Zone (USAREUR COM-Z). Un important chapitre est consacré au camp de Croix Chapeau, situé à une quinzaine de kilomètres au Sud-Est de la Rochelle, puisqu’il accueillit un important dépôt médical ainsi qu’un hôpital américain, prenant le relais de celui de la caserne Aufrédy devenu insuffisant. Outre les dépôts de carburants, de munitions, de vivres et de matériels, il importait en effet à l’US Army d’implanter une ligne sanitaire en France, qui aurait constitué une base arrière tout indiquée où rapatrier les blessés en cas de conflit. A l’instar d’autres camps et bases aériennes US en France à cette époque, le camp de Croix Chapeau était doté de toutes les infrastructures dignes de l’American way of life et qui faisaient baver d’envie les Français : bowling, PX, snack-bar, cinéma… Les auteurs reviennent largement sur ces aspects sociaux, ainsi que sur les problématiques locales plus matérielles (crise du logement, péril automobile, prostitution, opposition communiste…) et culturelles (cinéma, jazz et rock’and roll) inhérentes à toute implantation d’une garnison américaine en France à cette époque.

La présentation des exercices de débarquements ODEX et NODEX, réalisés à l’occasion de grandes manoeuvres automnales, est très intéressante également. Ces manoeuvres se devaient d’être des démonstrations de puissance et de technologie à l’intention des alliés de l’OTAN. Les auteurs présentent ainsi le déroulement de plusieurs de ces grands exercices de débarquement, ainsi que les techniques et matériels spécifiques et hautement sophistiqués mis en oeuvre par l’armée américaine, comme d’impressionnants véhicules amphibies. Quelques photos rares viennent étayer le propos des trois auteurs (54 illustrations en noir et blanc sont disséminées au gré des 200 pages du livre).

Si la cité de Lagord et la caserne de Laleu, jouxtant l’aérodrome, sont évoquées, les auteurs ne détaillent cependant pas quelles activités américaines y avaient lieu. Même constat pour la caserne Jeumont, proche du port de La Pallice. D’ailleurs, un plan de la ville situant ces différentes implantations américaines aurait été bienvenu et aurait aidé les lecteurs - surtout ceux qui ne sont pas de la région - à se représenter le dispositif américain à La Rochelle. Quant au camp de Croix Chapeau, si une vue aérienne et un plan sont bien intégrés à l’ouvrage, le lecteur découvre un peu tard cette aide à la représentation mentale de ce qu’était ce camp ultra-moderne, alors que de nombreuses descriptions sur les différents infrastructures du camp ont déjà eu lieu plus tôt dans le texte. Enfin, le plan de Croix Chapeau fait état d’une bande d’atterrissage de 1200 mètres bordant l’hôpital, à l’usage d’avions de liaison et d’appareils sanitaires. Si de telles bandes d’atterrissage en herbe et sommairement aménagées étaient fréquentes dans les camps de l’US Army en France et en Allemagne, on peut cependant émettre des doutes sur sa longueur réelle, le camp ne faisant pour sa part que 650 mètres de côté.

Enfin, on peut s’étonner que l’étude s’arrête à 1964, année annoncée du retrait des militaires US de la Rochelle, alors que ce n’est qu’en mars 1966 que le général de Gaulle avait demandé le départ définitif de toutes les troupes américaines et canadiennes du sol français. La réponse à cette question sera peut-être fournie par l’ouvrage suivant signé par les trois auteurs. Publiée en 2006, cette étude de 200 pages fait en effet partie d’une série sur l’histoire de la Rochelle à différentes époques. Deux de ses auteurs avaient publié  précédemment La Rochelle au quotidien sous la botte allemande - juin 1940, en 2004. 
En 2008, le contenu de La Rochelle à l’heure américaine fut repris et étoffé par ses trois auteurs, pour aboutir à un nouvel opus traitant cette fois le sujet jusqu’au retrait français du commandement intégré de l’OTAN en 1967. Ce livre, intitulé La Rochelle, base américaine de l’OTAN 1950 - 1967, fait l’objet d’une recension séparée.

4e de couverture de La Rochelle à l'heure américaine, 1950 - 1964.

La Rochelle, base américaine de l'OTAN 1950 - 1967



Paru en 2008, ce livre est une version revue et enrichie de l’étude La Rochelle à l’heure américaine 1950 - 1964, parue deux ans avant ce nouvel opus. Si l’allure générale des deux volumes est très proche, ce livre est bien plus richement illustré que le précédent. Dès l’introduction, les auteurs précisent en effet l’objet de ce nouvel ouvrage très proche de leur précédent : l’idée est de « compléter certaines données importantes (…) et proposer une iconographie plus fournie ». En effet, l’intégralité des photos parues dans La Rochelle à l’heure américaine 1950 - 1964 est reprise dans La Rochelle, base américaine de l’OTAN 1950 - 1967, mais l'iconographie est très nettement complétée par de nombreux autres clichés, toujours en noir et blanc. Ce volume compte pas moins de 227 illustrations pour 230 pages, contre 54 illustrations pour le précédent opus. Pour autant, se doter de ce livre en boudant le précédent n’est une alternative intéressante, puisque le texte a été profondément repris. Hormis quelques redites concernant l’impact culturel (cinéma et musique) de la présence américaine en France, ce deuxième ouvrage complète certains aspects non traités dans le précédent volume. 

D’abord, quoique succincte, une présentation des différentes emprises de la Rochelle et de ses alentours utilisées par l’US Army (Aufrédy, Jeumont, Laleu, Lagord) plante le décor, ce qui n’avait pas été fait dans l’ouvrage précédent. Si tous les camps ne font pas l’objet d’un présentation aussi détaillée que celui de Croix Chapeau, par exemple, le lecteur a au moins une vue d’ensemble, et dispose de quelques piste à creuser si les autres camps l’intéressent également. En revanche, un plan de situation général de ces différents camps américains fait toujours défaut à cette édition, comme nous le regrettions pour la précédente. De même, une photo d’ensemble de la fameuse caserne Aufrédy aurait été bienvenue.

Dès l’introduction, le texte de cet ouvrage retrace les grandes lignes des accords ayant conduit à l’installation US en France, donnant au lecteur les principales clés pour une compréhension claire du sujet. En cas de conflit entre l’OTAN et l’URSS, la France aurait alors servi de base arrière, pour accueillir et traiter les blessés, mais aussi ravitailler les troupes combattantes stationnées en Allemagne. Les stocks d’armement, d’eau et de vivres entreposés en France devaient alors permettre de ravitailler 300 000 hommes 30 jours durant!

Les auteurs rappellent de façon judicieuse que si aujourd’hui, grâce aux études sur le sujet et au recul de l’histoire, on comprend bien les raisons qui ont poussé l’US Army à venir s’installer durablement en France, ce n’était pas franchement le cas de la population française au début des années cinquante.
Peu et mal informés de la stratégie de l’OTAN, d’emblée, les Charentais ne voient pas d’un très bon oeil cette arrivée massive de soldats en uniformes, en temps de paix, cinq ans tout juste après la fin de l’occupation allemande. A l’incompréhension s’ajoutent l’anxiété et le mécontentement, car les Américains, s’ils ne réquisitionnent pas comme le faisait auparavant les Allemands, passent pourtant pour des spoliateurs de terrains (même si les propriétaires terriens sont indemnisés) pour l’installation de leurs bases.

Cet ouvrage met davantage l’accent sur les employés civils français, et permet également une mise en lumière importante, car mal connue : celle des gardiens polonais. Ces gardes polonais du Polish Labor Service, pour beaucoup d’anciens prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale, farouchement anti-communistes, s’étaient fait embaucher par l’US Army en Europe. Bien qu’ils fussent en uniforme, ils n’avaient pas de statut militaire, mais avaient accès aux commodités et infrastructures américaines, au même titre que les GI’s. Ces gardes polonais n’étaient pas une spécificité des installations de la Rochelle, et d’après les auteurs, près de 1500 gardes polonais servirent pendant la guerre froide en Europe occidentale pour surveiller les camps et bases américaines.

Enfin, si cet ouvrage, d’après son titre, concerne bien une période allant jusqu’à 1967, contrairement au précédent qui, à notre surprise, allait jusqu’en 1964, une partie de l’explication est donnée. En effet, il apparaît que dès 1963, des réductions budgétaires américaines avaient induit la fermeture de certains camps dès 1964 (comme celui de Fontenet), uniquement mentionné à cette occasion dans l’ouvrage. Or, c’est bien l’allocution du général de Gaulle de mars 1966 qui fut le déclencheur du départ définitif des troupes américaine de France, entreprise aussitôt et achevée le 31 mars 1967, soit un an plus tard.

La conclusion de cet ouvrage pose la bonne question de la création d’un musée, ou tout du moins d’un lieu commémoratif de cette époque, et de cette présence militaire alliée inédite sur le sol français. Une idée qu’il convient de creuser tant elle est légitime…. Quoi qu’il en soit, La Rochelle, base américaine de l’OTAN 1950 - 1967 trouvera parfaitement sa place aux côtés de La Rochelle à l’heure américaine 1950 - 1964 dans votre bibliothèque, les deux ouvrages, bien que très proches et comprenant certaines redites, étant complémentaires.


4e de couverture de La Rochelle, base américaine de l'OTAN, 1950 - 1967.

mercredi 5 août 2015

Faites la connaissance de Doug "JD" Dunn et de sa femme Betty!

JD Dunn désigne la marguerite qui accueillait son escadron, le 72nd FBS,
durant son affectation à Chambley. Photo F. Loubette
Le Lorraine Mondial Air Ballon est parfois l'occasion pour des vétérans américains de revenir à Chambley. Cette année, outre Bob Sisk, président de l'association des vétérans américains de Chambley, la famille Dunn était également de retour pour un bref séjour dans l'Est de la France.


Au milieu des années cinquante, Doug (surnommé "JD") le patriarche, était pilote de F-86 au sein du 72nd Fighter Bomber Squadron, aux côtés, entre autres, de Michael Collins. Le 21st Fighter Bomber Wing, son escadre de rattachement, était sa première affectation. Au milieu des années cinquante, après un passage transitoire de quelques mois par Châteauroux, la famille Dunn arrive à Chambley. Avec sa femme Betty, qui attendait un heureux évènement et leur fils aîné alors âgé de quelques mois, JD emménage dans une caravane du "trailer park".




Betty a également fait le pèlerinage cet été, accompagnée de quatre de ses enfants et de deux de leurs conjoints. Une de leur fille est d'ailleurs née sur la base. 

Betty se souvient : "dans ce contexte de guerre froide, on nous avait demandé de conserver en permanence dans le coffre de notre voiture des jerrycans pleins d'essence, des couvertures, un trousse de premier secours, des lampes torches, des bouteilles d'eau et des denrées non périssables. En cas de guerre, tandis que JD aurait été déployé sur une base en Allemagne, il m'aurait fallu me joindre au convoi de femmes et d'enfants qui évacuaient Chambley et conduire jusqu'à la côte Atlantique, sans doute dans le Nord de l'Espagne, pour embarquer sur un bateau qui nous aurait ramenés aux Etats-Unis".

De gauche à droite : JD et Betty Dunn, accompagnés de Bob Sisk, lors de leur visite au musée de
Chambley Air Base durant le Lorraien Mondial Air Ballons 2015. Photo F. Loubette


JD est resté plus de 30 ans dans l'US Air Force et, clin d'oeil de l'histoire, a terminé sa carrière opérationnelle au sein de la même escadre, rebaptisée 21st Composite Wing, qui avait alors déménagé en Alaska. Sa mission était quasiment la même que depuis Chambley : volant sur F-4 Phantom, il faisait encore face aux soviétiques qui, cette fois, étaient à l'Ouest!

Bien qu'il ait été en voyage touristique et mémoriel en famille, JD Dunn a quand même eu a coeur de me consacrer du temps, très intéressé par mon projet de documentaire. Notre entrevue a permis de poser des jalons pour la suite. Et il n'y aura de suite que si l'objectif budgétaire est atteint...

Alors n'hésitez pas à apporter votre soutien financier au projet en cliquant sur le lien ci-dessous :


Merci d'avance!

Fabrice Loubette.

mardi 4 août 2015

Rest in Peace, Rodgeur!

Roger GASPARD au Lorraine Mondial Air Ballons de 2007.
Photo F. Loubette.

Triste nouvelle apprise à l'occasion du récent Lorraine Mondial Air Ballons de Chambley : Roger (prononcez Rodgeur, c'est important!) GASPARD s'en est allé.

Roger Gaspard, habitant Sponville (54), avait été employé civil français à la base américaine de Chambley. Avec sa famille de milieu paysan, il avait d'abord été témoin de l'arrivée des Américains dans ce coin un peu isolé de Meurthe et Moselle. En pleine crise du logement, les GI's recherchaient un toit. C'est ainsi que les parents de Roger se mirent à louer des chambres à quelques soldats de la base de Chambley.

Extraverti et désireux de nouer contact, Roger s'était mis à apprendre l'anglais par correspondance, sous le regard dubitatif, pour ne pas dire désapprobateur, de sa mère. De fil en aiguille, Roger maitrisant de mieux en mieux l'anglais (il était motivé) et nouant de solides amitiés avec les soldats qui logeaient chez lui, ces derniers l'incitèrent à se présenter à la base pour s'y faire embaucher. Il suivit ce conseil et fut embauché. Il y resta près de huit ans malgré les périodes de stand-by qui se succédèrent dans l'activité militaire de la base, sachant vite se rendre indispensable. D'abord au standard téléphonique, puis en tant qu'interprète au bureau des ingénieurs, il était connu comme le loup blanc sur toute la base. Sa gouaille n'y était pas pour rien.

Il noua de solides et nombreuses amitiés parmi les airmen de la base, tant et si bien que les militaires de l'Air National Guard de l'Indiana, déployés à Chambley à l'occasion de la crise de Berlin en 1961, l'invitèrent tous frais payés aux Etats-Unis, pour découvrir l'Indiana et leur base d'attache, mais aussi Washington, et même jusqu'au bureau ovale de la Maison Blanche! 

Roger était la première personne que j'ai rencontrée en 2003 quand j'ai commencé mes investigations sur les bases américaines en France. Surnommé "l'Américain" dans son village de Sponville, il avait fait l'objet de plusieurs reportages dans la presse, et même pour la télévision. Un destin hors du commun pour ce fils de paysans de Meurthe-et-Moselle, qui croisa un jour le  chemin des Américains, et sut saisir sa chance.

Roger est mort le 4 juillet dernier, il avait 84 ans. Repose en paix, Rodgeur!

Roger GASPARD très concentré, au standard téléphonique de la base de Chambley.
Photo collection R. Gaspard.

Roger GASPARD dans une atmosphère beaucoup plus détendue, est fait "marquis de la Hog" et rejoint, en somme, la confrérie des gorets (voir le texte du diplôme ci dessous).
Photo collection R. Gaspard.

Cliquez pour agrandir l'image

Autre diplôme - beaucoup plus sérieux - remis à Roger Gaspard à l'occasion de son
5e anniversaire au service de l'US Air Force en Europe. Collection R. Gaspard.